Géographie et Cinéma

Le paysage urbain nord américain à travers West Side Story

  LE CINEMA, LE  PAYSAGE URBAIN ET LA GEOGRAPHIE 

                                                                                                                                                                             par M.AÏT-SAÏD

Le cinéma peut fournir à la géographie, comme à l'histoire , un support de travail intéressant pour étudier plusieurs notions de la discipline : le paysage, le territoire, l'aménagement...

Pour la classe de 6°,  dans cette perspective, le film West Side Story présente de multiples intérêts. C'est avant tout par ces chorégraphies et ses musiques, que le film de Robert Wise, sorti en 1961, est resté  inoubliable pour plusieurs générations des spectateurs  .

 Affiche du film :  

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Bande annonce VOSTFR du film : 

 

Mais il peut aussi servir de support à la géographie. En effet, dès le générique, c'est le cadre de New York qui est à l'honneur. Par un jeu progressif de formes, de couleurs et de musique, s'esquisse le paysage urbain, de l'île de Manhattan devenu symbole de la cité new yorkaise.

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Dans les années 1960, déjà, l'île de Manhattan symbolisait la modernité urbaine. Celle-ci est caractérisée par les gratte-ciel, immeubles conçus en hauteur pour, à la fois, gagner de l'espace (compte tenu du prix élevé du foncier en centre-ville) mais aussi montrer la puissance d'une firme. En effet, ce sont les firmes qui s'y installent dans le cadre de ce qui est appelé, en Amérique du Nord, le Central Business District ( CBD).  

Les premières séquences qui suivent le générique sont une occasion de rentrer dans la ville, dans son paysage. Le paysage, en géographie, c'est ce que l'on voit de la surface terrestre. Cela peut se faire par la photographie ou, comme ici, par les plans d'un film. La hauteur des immeubles, très importante dans le centre, se vérifie à travers plusieurs plans en plongée sur ce fameux CBD

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 Parmi ces gratte-ciel, la caméra effleure le siège de l'ONU : 

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L'impression de concentration dans un espace restreint de ces immeubles peut nous permettre de donner un premier élément définition de l'urbain : un paysage marqué par la forte densité du bâti.

C'est aussi, et les premiers plans nous le montrent, un paysage caractérisé par une autre concentration, une autre densité : celle des activités. Les gratte-ciel de la CBD nord américaine regroupent, par exemple, les activités de bureau : assurance, banque, bourse (dans le périmètre de Wall Street toujours à Manhattan), publicité, centre de commandement des grandes firmes (sièges sociaux). Ces activités entrent dans le secteur économique dit tertiaire ou des services

Une autre activité, portuaire celle-ci, nous est montrée par l'un des premiers plans du film : 

Port 3Ce plan nous permet de revenir sur l'importance de l'eau dans le site de New York. Par site, la géographie urbaine entend l'emplacement des premières installations. C'est un outil d'étude à échelle locale qui permet également d'analyser l'évolution de la forme urbaine à travers le temps.  L'eau à New York se présente sous la forme du fleuve et de l'océan. Le fleuve Hudson que longe la presqu'île de Manhattan facilite le cheminement de certains navires vers la façade océanique.  Le fleuve et l'Océan Atlantique constituent deux identifiants forts de la ville. Cela signifie que, comme les gratte-ciel, ils représentent, surtout pour les New Yorkais, des marqueurs forts d'appartenance ou de reconnaissance.  Ils partcipent à son découpage administratif en cinq bourgs que sont : Queens, Staten Island, Brooklyn, Bronx et Manhattan. Le fleuve, la façade océanique et le découpage sont visibles sur la carte suivante :                                                                                                                                                  New

Cette configuration rend quasi indispensable l'aménagement de structures impressionnantes comme les ponts suspendus qui, là encore, sont l'occasion de prises de vue cinématographiques dans West Side Story :  

BridgeCette capture d'écran met en évidence la nécessité de se déplacer d'un point à l'autre de la ville pour relier les lieux d'activité et ceux dédiés aux logements. Ce sont des ponts, des routes, des autoroutes qui, lorsqu'ils se croisent, sont à l'origine de rocades

Road

Les autres lieux urbains à connecter peuvent également être ceux de la détente et du loisir comme le fameux Yankee Stadium installation dédiée au base-ball : 

Stadium

La forte densité des activités et du bâti associée à l'omniprésence automobile avec tous ses désagréments (pollution atmosphérique et sonore) peuvent faire de New York un environnement stressant. C'est la raison pour laquelle la détente peut également venir de la fréquentation de Central Park. Inauguré en 1873, c'est une sorte de poumon vert de la grande ville d'une superficie de 3,4 km². Sa taille et la rupture que représente le parc avec les gratte-ciel de Manhattan sont bien rendues par ces photographies récentes :

Central

Central park a

Les premiers plans du film nous apportent une autre information intéressante au sujet du paysage urbain de New York : plus on s'éloigne du CBD et plus les immeubles sont bas et assez dégradés quand il s'agit de logements à bas coûts : 

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 Cette perte de la hauteur des bâtiments progressive à l'éloignement du CBD, que nous montre les plans d'un films des années 1960, se vérifie encore de nos jours comme nous l'indique cette photographie satellite récente :  

Vue satellite

Pour conclure, nous pouvons, à travers l'exemple de cette succession de plans cinématographiques, étudier la ville par ce qu'elle donne à voir : son paysage. Ce dernier nous renseigne sur ses activités, les aménagements,sa logique d'organisation de l'espace, son évolution, autant de thèmes clés de la géographie. 

 

Cet article peut être exploité dans le cadre du chapitre de 6° HABITER LA VILLE par le biais du dossier d'activité suivant : West side story dossier activitWest side story dossier activit (2.94 Mo)